Once upon a time...
Thanks to Michel Vonlanthen - HB9AFO
(You will find more details on his personal web site).
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In French:
"Pour rappel, dans les années 60, le CICR avait dû mettre sur pied un moyen de communiquer avec ses hommes sur le terrain puisque rien n'existait. Le Siège devait pouvoir donner des instructions à ses gens partis en mission et ces derniers devaient pouvoir passer des commandes en hommes, matériel et médicaments et envoyer des listes de prisonniers de guerre afin de donner une existence légale à ces derniers, la tâche principale du CICR.
Tout ceci devait pouvoir se faire sans passer par les réseaux officiels de communication des pays concernée (le téléphone par exemple) puisqu'ils n'existaient tout simplement plus du fait de la guerre. Ou alors ils étaient aux mains de l'un ou de l'autre des belligérants ce qui rendait leur utilisation impossible pour un organisme qui devait rester strictement neutre.
Il fallait donc mettre sur pieds un réseau de communication par radio sur ondes-courtes. Il n'y avait pas d'autre solution à cette époque puisque les satellites et Internet n'existaient pas. Pour ce faire, il fallait trouver des opérateurs radio déjà capables d'installer et d'utiliser les équipements adéquats mais aussi qui soient disponibles rapidement pour partir en mission.
A cette époque, s'il fallait envoyer du texte, on le faisait au moyen de téléscripteurs mais ces appareils étaient trop lourds pour être emportés en mission. On aurait pu utiliser la téléphonie, mais épeler des noms de prisonniers de guerre sans faire d'erreurs en utilisant les analogies officielles (A pour Alpha, B pour béta, C pour Charlie, etc.) était beaucoup trop long. Il ne restait que le code morse.
Le morse a deux avantages: d'une part les équipements nécessaires sont les plus simple à fabriquer (et pour un homme en mission à dépanner).
C'est aussi aussi le système radio le plus économique de tous et le plus léger. Un émetteur et son manipulateur, un récepteur et ses écouteurs, une antenne et un générateur de courant, c'est tout ce qu'il faut. Le reste c'est le cerveau de l'opérateur qui le fait. Il doit traduire les lettres et chiffres de l'alphabet en point et traits. Par exemple, "A" c'est "point trait", "B" c'est "trait point point point", etc. Avec l'exercice, cette traduction devient une seconde nature. Mais il faut aussi être capable de discerner les points et les traits perdus au milieu d'une cacophonie d'autres signaux sur les ondes courtes. Tout cela s'acquiert avec l'expérience.
Il y a 60 ans, les opérateurs morses professionnels ne courraient pas les rues: il y avait ceux de la marine et ceux de l'armée. Les télégraphistes sur les lignes fixes, tels qu'ont les voit dans les westerns, avaient disparu depuis longtemps. Mais comment utiliser ces gens liés la plupart du temps par des contrats avec leurs employeurs?
C'est là que quelqu'un a trouvé la solution idéale: engager des radioamateurs.
Par définition ils savent construire, installer et dépanner leurs équipements puisque c'est leur hobby, et il y a des as du code morse parmi eux. Ce sont des passionnés, souvent jeunes, qu'il n'est pas très difficile à persuader de partir en mission pour quelques mois. Ce qui fut fait.
Pendant presque vingt ans, les opérateurs radio du CICR ne furent constitués que de radioamateurs, jusqu'à l'apparition du mode Pactor, qui permit à des opérateurs sans connaissances du code morse de transmettre par radio des messages écrits. Les délégués purent alors écouler eux-même leur trafic radio et les radioamateurs disparurent peu à peu.
Je ne connais pas parfaitement la genèse de l'utilisation des radioamateurs par le CICR, la plupart des précurseurs étant maintenant décédés. Mais je peux mentionner Robert Gradel HB9GR, qui avait été proche de la résistance pendant la guerre 39-45, Georges Maeder HB9GM, Serge Perret HB9PS, ancien opérateur de bord à Suisse Atlantique, à qui je dois beaucoup (et même plus, nous y reviendrons) puisque c'est lui qui m'avait persuadé de partir en mission au Yemen, et surtout de Kurt Ruesch HB9ET, le chef du service radio de l'époque, qui était également navigateur de bord à Swissair.
Les indicatifs mentionnés, "HB9 quelque chose", sont ceux que chaque radioamateur doit posséder pour pour pouvoir légalement transmettre par radio et sont attribués par l'OFCOM (anciennement les PTT). "HB9"
signifie "Suisse" et les 2 ou 3 lettres qui suivent sont celles qui identifient univoquement celui qui les possède, comme la plaque d'immatriculation d'une voiture. Les indicatifs sont attribués par ordre chronologique. Les plus anciens sont les "deux lettres", par exemple HB9ET ou HB9PS. Ensuite viennent les "3 lettres". Le mien est HB9AFO et m'a été attribué par les PTT en 1964.
A suivre... "
"Pour rappel, dans les années 60, le CICR avait dû mettre sur pied un moyen de communiquer avec ses hommes sur le terrain puisque rien n'existait. Le Siège devait pouvoir donner des instructions à ses gens partis en mission et ces derniers devaient pouvoir passer des commandes en hommes, matériel et médicaments et envoyer des listes de prisonniers de guerre afin de donner une existence légale à ces derniers, la tâche principale du CICR.
Tout ceci devait pouvoir se faire sans passer par les réseaux officiels de communication des pays concernée (le téléphone par exemple) puisqu'ils n'existaient tout simplement plus du fait de la guerre. Ou alors ils étaient aux mains de l'un ou de l'autre des belligérants ce qui rendait leur utilisation impossible pour un organisme qui devait rester strictement neutre.
Il fallait donc mettre sur pieds un réseau de communication par radio sur ondes-courtes. Il n'y avait pas d'autre solution à cette époque puisque les satellites et Internet n'existaient pas. Pour ce faire, il fallait trouver des opérateurs radio déjà capables d'installer et d'utiliser les équipements adéquats mais aussi qui soient disponibles rapidement pour partir en mission.
A cette époque, s'il fallait envoyer du texte, on le faisait au moyen de téléscripteurs mais ces appareils étaient trop lourds pour être emportés en mission. On aurait pu utiliser la téléphonie, mais épeler des noms de prisonniers de guerre sans faire d'erreurs en utilisant les analogies officielles (A pour Alpha, B pour béta, C pour Charlie, etc.) était beaucoup trop long. Il ne restait que le code morse.
Le morse a deux avantages: d'une part les équipements nécessaires sont les plus simple à fabriquer (et pour un homme en mission à dépanner).
C'est aussi aussi le système radio le plus économique de tous et le plus léger. Un émetteur et son manipulateur, un récepteur et ses écouteurs, une antenne et un générateur de courant, c'est tout ce qu'il faut. Le reste c'est le cerveau de l'opérateur qui le fait. Il doit traduire les lettres et chiffres de l'alphabet en point et traits. Par exemple, "A" c'est "point trait", "B" c'est "trait point point point", etc. Avec l'exercice, cette traduction devient une seconde nature. Mais il faut aussi être capable de discerner les points et les traits perdus au milieu d'une cacophonie d'autres signaux sur les ondes courtes. Tout cela s'acquiert avec l'expérience.
Il y a 60 ans, les opérateurs morses professionnels ne courraient pas les rues: il y avait ceux de la marine et ceux de l'armée. Les télégraphistes sur les lignes fixes, tels qu'ont les voit dans les westerns, avaient disparu depuis longtemps. Mais comment utiliser ces gens liés la plupart du temps par des contrats avec leurs employeurs?
C'est là que quelqu'un a trouvé la solution idéale: engager des radioamateurs.
Par définition ils savent construire, installer et dépanner leurs équipements puisque c'est leur hobby, et il y a des as du code morse parmi eux. Ce sont des passionnés, souvent jeunes, qu'il n'est pas très difficile à persuader de partir en mission pour quelques mois. Ce qui fut fait.
Pendant presque vingt ans, les opérateurs radio du CICR ne furent constitués que de radioamateurs, jusqu'à l'apparition du mode Pactor, qui permit à des opérateurs sans connaissances du code morse de transmettre par radio des messages écrits. Les délégués purent alors écouler eux-même leur trafic radio et les radioamateurs disparurent peu à peu.
Je ne connais pas parfaitement la genèse de l'utilisation des radioamateurs par le CICR, la plupart des précurseurs étant maintenant décédés. Mais je peux mentionner Robert Gradel HB9GR, qui avait été proche de la résistance pendant la guerre 39-45, Georges Maeder HB9GM, Serge Perret HB9PS, ancien opérateur de bord à Suisse Atlantique, à qui je dois beaucoup (et même plus, nous y reviendrons) puisque c'est lui qui m'avait persuadé de partir en mission au Yemen, et surtout de Kurt Ruesch HB9ET, le chef du service radio de l'époque, qui était également navigateur de bord à Swissair.
Les indicatifs mentionnés, "HB9 quelque chose", sont ceux que chaque radioamateur doit posséder pour pour pouvoir légalement transmettre par radio et sont attribués par l'OFCOM (anciennement les PTT). "HB9"
signifie "Suisse" et les 2 ou 3 lettres qui suivent sont celles qui identifient univoquement celui qui les possède, comme la plaque d'immatriculation d'une voiture. Les indicatifs sont attribués par ordre chronologique. Les plus anciens sont les "deux lettres", par exemple HB9ET ou HB9PS. Ensuite viennent les "3 lettres". Le mien est HB9AFO et m'a été attribué par les PTT en 1964.
A suivre... "
Michel Vonlanthen - HB9AFO